TXOMIN BADIOLA enquête Carole Boulbès, avril 2001 Traduction Jacques Bosser
L’œuvre est-elle un agent de communication entre l’artiste et le spectateur ? L’artiste a-t-il le devoir de communiquer?
J’ai toujours été fidèle à ce que disait Jean-Luc Godard: «Je ne veux pas communiquer quelque chose, je veux communiquer avec quelqu’un».
L’artiste est-il en retard ou en avance sur son époque?
Les artistes comme les scientifiques travaillent sur des versions inattendues de la réalité, et tentent de briser le sens pacifiant de la réalité sensible. D’un autre côté, la société s’efforce de réincorporer toutes ces versions nouvelles dans la réalité. Quelque chose se modifie au cours de ce processus. Donc on pourrait dire que, dans les meilleurs des cas, les artistes sont en avance sur leur temps.
Qu’est-ce qu’un tableau/photo/installation…?
L’œuvre d’art est ce qui reste, un résidu, la preuve d’une bataille entre l’artiste et les signes qui mettent en forme la réalité.
Le tableau/la photo/l’écran est-il fait pour être accroché dans une pièce, dans une salle?
Pourquoi pas ?
Existe-t-il une bonne ou une mauvaise peinture/photo?
Oui.
Comment choisissez-vous vos titres? Établissez-vous un rapport entre l’œuvre et le titre?
Dans la plupart des cas, le titre se trouve à l’origine même de la conception d’une pièce. Je considère le titre comme l’un des nombreux signes (constructions, images, sons, mots, formes, couleurs, etc.) qui participent à la mise en forme de l’œuvre et je pense qu’il est très important.
Une œuvre se résume-t-elle à une suite de périodes?